L’effet green out est connu chez les francophones comme le « bad-trip » lié à la consommation de cannabis. Ces termes familiers se rapportent au mal-être que certains consommateurs de marijuana ressentent après la phase de satisfaction et avant la phase d’excès.
L’effet green out est donc un épisode de mal-être général causé par une consommation excessive de marijuana sur une courte période, comme une espèce d’overdose d’une substance non létale.
Quand la ligne entre l’effet euphorisant et une intensité planante s’estompe, cela peut conduire à un état de gêne physique et émotionnel profond. La marijuana a la capacité de déclencher une série de symptômes physiques très désagréables en cas de consommation excessive, telle qu’une pâleur, des vertiges et de la nausée.
De plus, en cas d’effet green out ou de « bad-trip », ces symptômes physiques peuvent être liés à une multitude de sensations semblables à de l’anxiété ou à de la paranoïa.
Dans le paragraphe suivant, nous allons explorer précisément les raisons provoquant cet effet green out en expliquant comment il se produit et quels types de cannabis peuvent le causer de manière plus fréquente.
Facteurs qui contribuent à l’effet green out
L’effet green out est une réaction complexe que l’on attribue à la combinaison de plusieurs facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux. Même si ce phénomène ne touche pas tout le monde, il faut comprendre les éléments qui peuvent le déclencher afin d’aider à réduire son apparition et d’aborder ses effets d’une manière concrète.
Nous allons à présent analyser les principaux facteurs qui contribuent à l’effet green out.
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- Une consommation excessive de marijuana : Le facteur le plus direct qu’il peut provoquer un effet green out est la consommation excessive de cannabis riche en THC. Cette molécule est le composé actif principal de la marijuana et il agit sur les récepteurs cannabinoïdes du cerveau et du système nerveux central. Une consommation démesurée de THC peut surcharger ces récepteurs et déclencher une suite de réactions adverses, telles que de l’anxiété, une transpiration excessive et de la nausée.
- La sensibilité de chacun : Chaque personne a une tolérance et une sensibilité au THC qui lui est propre. Certains consommateurs peuvent ressentir ses effets avec une petite dose, alors que d’autres peuvent avoir besoin d’une quantité plus grande pour les ressentir. Les personnes les plus sensibles ont un risque plus élevé de faire un bad-trip, y compris avec un dosage relativement faible.
- Combiner la marijuana à la consommation d’alcool ou d’autres substances : Combiner du cannabis à forte teneur en THC avec de l’alcool ou d’autres substances peut augmenter la probabilité de faire un bad-trip. Les interactions entre différentes substances peuvent provoquer des effets indésirables, car ils peuvent altérer la manière dont le corps métabolise le THC, ce qui peut potentiellement aggraver les effets négatifs.
- Des facteurs psychologiques et environnementaux : L’anxiété, le stress et l’environnement dans lequel la marijuana est consommée peuvent influencer le fait de faire un bad-trip. Les personnes qui ont déjà vécu des épisodes d’anxiété dans leur quotidien sont plus sujets à des sentiments de paranoïa et de mal-être qui accompagnent parfois ce phénomène. De plus, un environnement peu familier, oppressant et insécurisé peut amplifier la sensation de mal-être.
- Consommation irresponsable et ignorance de ses propres limites : Ignorer ses propres limites de consommation et ne pas savoir comment son propre corps réagit au THC peut augmenter la probabilité de l’effet green out. Consommer une forte dose sans savoir clairement comment son corps y répondra peut donner lieu à une expérience désagréable et oppressante.
Les produits de CBD peuvent-ils provoquer l’effet green out ?
Ces dernières années, le CBD a gagné en reconnaissance et en popularité du fait de ses propriétés et de son absence d’effets psychotropes comparé au THC. Toutefois, conformément à ce que nous avons expliqué dans les paragraphes précédents, il est normal de se poser la question : les produits de cannabis qui contiennent essentiellement du CBD peuvent-ils provoquer l’effet green out ?
La réponse est plus complexe que ce qu’il paraît au début, puisque l’effet green out est associé à une consommation excessive de THC et de certains produits de CBD, plus concrètement ceux à spectre complet, qui contiennent aussi ce cannabinoïde.
Comme nous l’avons expliqué, le THC est la substance principale de la marijuana. Il a des effets psychotropes et il a le pouvoir d’altérer les facultés physiques et mentales d’une personne, c’est pourquoi il est habituellement réglementé et limité.
Cependant, les produits de CBD ne sont pas obtenus à partir de la marijuana, mais d’un autre type de cannabis appelé chanvre, qui est utilisé habituellement à des fins industrielles. La substance active principale de ce type de cannabis n’est pas le THC, mais bien le CBD, car il est le plus abondant.
Toutefois, le chanvre a la capacité de fabriquer du THC à un faible niveau. C’est pour cela que le THC est réglementé mais pas totalement interdit, puisque les produits de cannabis avec une concentration de THC inférieure à 0,2% peuvent être vendus en toute légalité.
C’est pour cela que les fleurs de CBD et les produits de CBD à spectre complet peuvent être achetés en magasin, alors que la marijuana est toujours illégale, car ses taux de THC dépassent habituellement les 10%.
On peut à présent en conclure que la consommation excessive de produits de CBD avec du THC peut provoquer un épisode de bad-trip. Cependant, en plus du faible taux de THC contenu dans les produits de CBD, il faut y ajouter que ce cannabinoïde a la capacité de réduire les effets du THC¹.
C’est-à-dire que le CBD a la vertu de pouvoir minimiser les effets du THC. De ce fait, les produits avec du CBD à spectre complet ne provoquent pas d’effet green out et, de plus, ils peuvent s’avérer très utiles pour résoudre ou soulager certains de ses symptômes.
Références
- McPartland, J. M., Duncan, M., Di Marzo, V., & Pertwee, R. G. (2015). Are cannabidiol and Δ9‐tetrahydrocannabivarin negative modulators of the endocannabinoid system? A systematic review. British journal of pharmacology, 172(3), 737-753.