Les régulateurs de croissance des plantes (PGR) sont des composés chimiques qui, en quantités infimes, peuvent avoir des effets significatifs sur la croissance, la floraison, la fructification et d’autres fonctions vitales des plantes.
Leur découverte et leur application ont ouvert un monde de possibilités, allant de l’augmentation de la productivité des cultures au contrôle de la taille et de la forme des plantes à des fins esthétiques et commerciales.
Cependant, malgré leurs nombreux avantages et leur utilisation courante en agriculture, ils sont considérés comme des substances nocives dans le domaine de la culture du cannabis. Dans les lignes qui suivent, nous explorerons l’utilisation de ces additifs végétaux et examinerons les débats qui entourent leur utilisation, y compris les avantages et les risques éventuels qui y sont associés.
Régulateurs de croissance des plantes : qu’est-ce que c’est vraiment ?
Les substances qui ont la capacité de modifier les processus physiologiques des plantes, tels que la croissance, la maturation des fruits ou la sénescence, sont considérées comme des régulateurs de croissance végétale.
Ces composés sont largement utilisés dans l’agriculture et le jardinage, tant dans les cultures destinées à la consommation humaine qu’à des fins purement ornementales. Leur utilisation et leur application contrôlées ne sont pas considérées comme un risque pour la santé, comme l’ont laissé entendre certains médias et sites web consacrés au cannabis.
Depuis quelques années, des images circulent sur l’internet, comparant un bud très compact et de belle apparence à un bud d’apparence pitoyable, censé illustrer la différence entre l’utilisation de PGR et la culture naturelle.
Cependant, l’utilisation des PGR, bien que bénéfique, n’est pas magique et l’utilisation de ces composés ne permet pas automatiquement d’obtenir des bourgeons durs comme de la pierre. Ces substances, bien qu’elles influencent les processus métaboliques, ne sont pas des nutriments et, sans une fertilisation appropriée, elles ne fonctionneront pas.
L’objectif des images susmentionnées est d’alerter les consommateurs de cannabis sur le fait que les bourgeons très compacts, résineux, remplis de pistils, mais peu parfumés, sont potentiellement dangereux pour la santé. Cela serait dû au fait que ce type de fleurs est cultivé avec des régulateurs de croissance des plantes, qui sont étiquetés de manière injustifiée comme cancérigènes.
D’où vient la rumeur de la dangerosité des PGR ?
Selon un article intitulé “What Are PGR’s and Why Are They In My Weed ?” paru dans le célèbre magazine américain High Times, les deux substances qui préoccupent le plus la communauté du cannabis sont le paclobutrazol et le daminozide¹.
Ces deux substances ont été trouvées dans diverses marques d’engrais pour cannabis sans être indiquées dans leur liste d’ingrédients. C’est pourquoi ces engrais n’ont plus été commercialisés en Californie, car dans cet État, la loi exige que la teneur en PGR soit indiquée.
Cela ne signifie pas pour autant que le paclobutrazol et le daminozide sont illégaux, mais qu’il est obligatoire d’indiquer leur teneur sur les étiquettes des engrais. En fait, le paclobutrazol est largement utilisé dans l’arboriculture fruitière.
Le daminozide a également été largement utilisé pendant des décennies, jusqu’à ce qu’il soit abandonné à grande échelle en raison d’une campagne médiatique à son encontre. Cette substance, également connue sous le nom d’Alar, est considérée comme très nocive dans l’imaginaire collectif américain.
En effet, il a failli être interdit par l’EPA (Environmental Protection Agency) parce qu’il a été qualifié de cancérigène par de nombreux médias dans le cadre d’une vaste campagne médiatique, connue aujourd’hui sous le nom de “The Alar scare” (la peur de l’Alar).
Cependant, malgré les critiques et les canulars lancés pour augmenter l’audience, aucun décès ne peut lui être attribué et il est considéré comme très faiblement cancérigène, car il devrait être consommé en grandes quantités pour provoquer un cancer.
Quant au paclobutrazol, on a même prétendu qu’il affectait la fertilité masculine. Cependant, cette rumeur est basée sur des recherches étudiant la spermatogenèse d’une espèce particulière de poisson sous l’influence de ce composé², c’est pourquoi aucun lien ne peut être établi avec l’homme.
PGR et culture de cannabis avec du CBD
Contrairement à ce que certains cultivateurs sans succès voudraient nous faire croire, les fleurs compactes et belles ne sont pas exclusivement dues à l’utilisation de substances toxiques.
D’une part, parce que les PGR, utilisés de manière responsable, ne sont pas nocifs et, d’autre part, parce que les régulateurs de croissance des plantes ne déterminent pas l’apparence d’un bourgeon.
L’apparence des fleurs de cannabis dépend de plusieurs facteurs, la génétique étant le plus influent d’entre eux. D’autres aspects influents sont la fertilisation, la qualité du sol ou du substrat et la fréquence d’arrosage. Une culture qui n’a pas une bonne génétique et qui manque de nutriments ou d’eau ne produira jamais un bon produit final, quelle que soit la quantité de PGR utilisée.
Enfin, il convient de mentionner que tous les stimulateurs de croissance ne sont pas d’origine synthétique. De nombreux engrais organiques contiennent des phytohormones (hormones végétales) qui favorisent le développement et la formation des fleurs de manière naturelle.
Les bourgeons de notre catalogue proviennent de cultures 100% biologiques et écologiques. Ils offrent de bons résultats sans avoir recours à des PGR de synthèse, ce qui explique que l’aspect de nombre d’entre eux soit imbattable. Cela n’est pas dû à l’utilisation de produits chimiques, mais au fait que nos fournisseurs travaillent avec les meilleures génétiques, en apportant le plus grand soin à la fertilisation et à l’irrigation.
Enfin, nous tenons à rappeler que les produits CBD, tels que les bourgeons, ne sont pas destinés à la consommation humaine, car il s’agirait d’une utilisation inappropriée.
Références
- Sirius, J. (2016). What Are PGR’s and Why Are They In My Weed? de High times
- Li, J., Sun, L., Zuo, Z., Chen, M., Geng, H., & Wang, C. (2012). Exposure to paclobutrazol disrupts spermatogenesis in male Sebastiscus marmoratus. Aquatic toxicology, 122, 120-124.